samedi 27 mars 2010

Plateforme Izneo et pétition des auteurs de BD : l'appel du numérique à double tranchants



Hier, vendredi 26 mars, et premier jour du Salon du Livre de Paris, s'est lancée la plateforme Izneo, attendue depuis quelques temps pour devenir une des références de la BD numérique en France. Elle réunit les éditeurs franco-belges "mainstream", et propose un catalogue de plus de 600 références.

Le site est bien pensé, ergonomique, ce qui en fait un outil particulièrement efficace également au niveau commercial : notamment la location de BD pendant 10 jours, etc. A ce sujet, lire l'intéressant test sur Vie de Geek. Sinon Izneo c'est ici :









Si la consultation de la plateforme m'a enthousiasmée (vivement mon iPad ;), j'ai été particulièrement gênée par le calendrier : en effet, la pétition du Groupement des auteurs de BD, L'Appel du Numérique, qui a été lancée la semaine dernière est toujours d'actualité. Elle réunit à ce jour 838 signatures autour de la question restée sans réponse de la négociation des Droits d'auteurs sur l'adaptation des oeuvres au format numérique.

Dans la pétition, on peut notamment lire : "Ne nous méprenons pas. Nous nous réjouissons de voir nos éditeurs se lancer enfin sérieusement dans la révolution numérique.Mais nous déplorons que les initiatives éditoriales partent dans tous les sens, nous imposent leur cadre, au lieu d'un débat organisé au sein de la profession pour dégager des usages et chercher un consensus entre tous les partenaires, auteurs inclus. Dans les faits, chaque éditeur essaie dans son coin de faire avaler la pilule à “ses” auteurs..."

Et ça, particulièrement inquiétant : "Pourquoi doit-on même tout simplement céder ses droits numériques à notre éditeur sous peine de le voir refuser de signer notre contrat d'édition papier ? Alors qu'il ne peut ni nous garantir en contrepartie la façon précise dont il va exploiter ces droits, ni les rémunérations que nous pourrons en tirer..."

Globalement ce qui est exigé : "Nous voulons que la cession des droits numériques fasse l'objet d'un contrat distinct du contrat d'édition principal, limité dans le temps, ou adaptable et renégociable au fur et à mesure de l'évolution des modes de diffusion numérique. Nous voulons que toute adaptation numérique de nos bande dessinées soit soumise à notre validation et être co signataires de toute cession à un tiers de ces droits numériques."

Les plateformes numériques très bien, mais à quel prix ? Méritent-elles un forcing sur les droits d'auteurs et la propriété intellectuelle ?

La question de la "pression" des éditeurs à la cession des droits numériques est particulièrement inquiétante. Sans cadre, les dérives sont donc à craindre.

Alors pour lire l'intégralité de L'Appel du numérique, et/ou voter, c'est ici :





- Audrey.

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